Nom de
naissance : Ilse Charlotte Still
BIOGRAPHIE :
Fille d’un négociant exportateur hollandais
et d’une mère allemande, Ilse Charlotte Still naît le 11 juillet 1921, à
Batavia (aujourd’hui Jakarta), en Indonésie. En 1931, la famille Still
s’installe à Frankfort, puis cinq ans plus tard, à Vienne (Autriche). La jeune
fille suit une formation artistique au Max-Rinhardt-Seminar et adopte le
pseudonyme de Ilse Werner, nom de jeune fille de sa mère. En 1937, elle débute
au Josefstadt Theater avec la pièce «Glück».
En 1938, Ilse Werner fait ses
premiers pas au cinéma, sous la direction de Géza von Bolváry dans «Sourire de Vienne», une
charmante comédie avec Theo Lingen et Hans Moser. Le succès du film incite la
UFA à la prendre sous contrat, mais de nationalité hollandaise, elle doit
demander une autorisation spéciale des autorités culturelles royales des
Pays-Bas pour tourner en Allemagne. Elle l’obtient et s’installe définitivement
à Berlin. Puisqu’elle correspond à l’idéal féminin propagé par les nationaux
socialistes, elle devient l’une des actrices les plus aimées du public, avec
des rôles de jeunes filles gaies et enjouées, notamment dans «Mademoiselle»
(1939) de Erich Waschneck et «Bel ami» (1939) de Willi Forst.
En
1940, Ilse Werner accède au statut tant convoité de Star des Studio de
Babelsberg avec son interprétation de Inge Wagner dans «L’épreuve du temps»,
une comédie musicale de Eduard von Borsody. Ilse y est amoureuse de l’officier
de la Luftwaffe interprété par Carl Raddatz. Le film, grâce au talent d’actrice
et de chanteuse de Ilse, est un immense succès. Le public la surnomme alors «La
femme qui siffle». La propagande nazie utilise sa grande popularité pour
soutenir le moral des troupes. Ainsi, elle donne de nombreuses tournées de
spectacles musicaux à travers le Reich et sera vue dans plusieurs productions
cinématographiques, parmi lesquelles : «U-Boote westwärts» (1940) de
Günther Rittau, «Hochzeit auf dem
Bärenhof » (1941) de Carl Froelich avec Heinrich George, «Les aventures
fantastiques du Baron Munchhausen» (1942) de Joseph von Báky et «La Paloma»
(1944) de Helmut Käutner. À la fin de la seconde guerre mondiale, sa
participation à la propagande nazie lui vaut, par les alliés, une interdiction
provisoire d’exercer son métier.
En
1948, Ilse Werner épouse le journaliste américain John de Forest et s’installe
aux Etats-Unis. L’année suivante, à la demande de Georg Wilhelm Pabst, elle
fait son retour devant les caméras dans «Profondeurs mystérieuses». Elle tourne
encore dans huit films, mais ne retrouvera jamais la célébrité des années UFA.
En 1953, elle divorce de John de Forest. Un an plus tard, elle épouse Josef
Niessen alors le chef d’orchestre de radiodiffusion bavaroise et abandonne sa
carrière artistique.
Dans
les années soixante, Ilse Werner se produit dans plusieurs jeux et séries
télévisées. En 1967, elle dirige son propre show à la télévision : «La
femme qui siffle». En 1970, elle triomphe à nouveau sur scène avec la version
allemande de «Le roi et moi». En 1981, son autobiographie : «Une vie a
siffler» est un best-seller. Elle termine sa carrière en remportant un prix
d’interprétation par l’Académie du Cinéma Germanique pour son rôle de la
vieille chanteuse dans « Die Hallo-Sisters » (1991) de Ottokar Runze.
Ilse
Werner meurt discretement le 8 août 2005, dans sa chambre d’une maison de
retraite de Lübeck.
© Philippe PELLETIER pour Les Gens du
Cinéma
FILMOGRAPHIE :
o Das leben kann so schön sein de Rolf
Hansen
avec
Rudi Godden
o Frau Sixta de Gustav Ucicky
avec
Gustav Fröhlich
1939 o Mademoiselle (Fräulein) d'
Erich Waschneck
avec
Erik Frey
o Ihr erstes erllebnis de Josef von Báky
avec
Johannes Riemann
o Bel Ami (Bel Ami, der liebling schöner
frauen) de Willi Forst
avec
Hilde Hildebrand
o L’épreuve du temps / Musique au choix (Wunschkonzert)
d' Eduard von Borsody
avec Carl Raddatz
o U-Boote westwärts de Günther Rittau
avec
Herbert Wilk
1941 o Le Chemin de la liberté (Der
weg ins freie) de Rolf Hansen
avec Zarah Leander
o Jenny
Lind (Die schwedische nachtigall) de Peter Paul Bauer
avec Joachim
Gottschalk
o Hochzeit auf dem
Bärenhof de Carl Froelich
avec Heinrich George
1942 o Vive la musique ! (Wir machen musik) de Helmut Käutner
avec Viktor de Kowa
o Les
aventures fantastiques du Baron Munchhausen (Baron Münchhausen) de Joseph von Báky
avec Hans Albers
1944 o La paloma (Große freiheit Nr. 7) de Helmut Käutner
avec
Hans Söhnker
o Ein toller tag de O.F. Schuh
avec
Kurt Meisel
1945 o Sag’die wahrheit de Helmut Weiss
avec Heinz Rühmann
• Inachevé
o Das seltsame fräulein Sylvia de
Paul Martin
avec
Paul Hubschmid
1946 o Leckerbissen de Werner Malbran
avec Curd Jürgens
1949 o Profondeurs mystérieuses
(Geheimnisvolle tiefe) de Georg Wilhelm
Pabst
avec Hermann Thimig
1950 o Gestörte hochzeitsnacht / Gute natch, Mary de Helmut Weiss
avec
Rudolf Vogel
o Epilogue, le mystère de l’Orplid
(Epilog / Der geheimnis der Orplid) de Helmut Käutner
avec Peter van Eyck
1951 o Reine d'une nuit (Königin einer nacht / Faschingsprinzessin) de Kurt Hoffmann
avec
Hans Holt
o Mutter sein dagegen sehr de Victor Tourjansky
avec
Paul Klinger
1953 o L'oiseleur (Der vogelhändler)
d' Arthur Maria Rabenalt
avec
Wolf Albach-Retty
1954 o Ännchen von Tharau de Wolfgang Schleif
avec
Heinz Engelmann
1955 o Die herrin vom Sölderhof de Jürgen von Alten
avec
Viktor Staal
o Le roman d’un jongleur (Griff nach den
sternen) de Carl-Heinz Schroth et Helmut Käutner
avec Paul Bildt
1989 o
DO In meinem herzen, schatz… de Hans-Christoph Blumenberg
avec Ulrich Tukur
• seulement apparition
1990 o Die Hallo-Sisters d' Ottokar Runze
avec Harald Juhnke
• Prix d’Or du cinéma d’interprétation
féminine aux prix du cinéma germanique, Allemagne
AUTRE PRIX :
• Prix d’honneur aux Prix du cinéma Germanique,
Allemagne (1991)
© André SISCOT pour Les Gens du Cinéma (mise
à jour 03/11/2008)